Le président du Conseil provincial de Teruel (DPT), Manuel Rando, a récemment déclaré que Teruel avait subi “une transformation bestiale” au cours des 40 dernières années. Il a déclaré qu’à cette époque, les parents encourageaient leurs enfants à aller étudier à l’étranger afin de vivre dans un monde meilleur. Une histoire qui contraste avec le présent, où la province se tourne vers son avenir avec plusieurs projets d’avant-garde ; également, avec des marques de référence en Espagne et en Europe qui la placent dans une position magnifique pour affronter des défis tels que le dépeuplement ou la création d’infrastructures.
Des données telles que le chômage mettent en évidence cette nouvelle réalité dans la province. Avec un taux de chômage de 6,53 % au troisième trimestre 2022, Teruel est, de fait, à la recherche de travailleurs, selon M. Rando, qui estime que le monde des affaires a besoin de 5 000 emplois.
Car, en termes économiques, le territoire a effectué un virage copernicien avec des projets comme son aéroport. Autrefois remise en question par certains, cette installation a démontré sa rentabilité au cours de ses presque 10 ans d’existence et l’année prochaine, elle disposera d’un nouveau hangar pouvant accueillir des géants tels que l’Airbus A-380. L’importance de ce projet est telle que le Fonds d’investissement de Teruel (FITE) consacre sa plus grande dotation, 8,9 millions, à cette installation aéroportuaire.
Un aéroport de haut vol
La création de l’espace pour ces géants ne sera pas la seule mesure que l’infrastructure aura bientôt. Ainsi, dans les prochaines semaines, sera conclu le processus de concession pour l’utilisation du hangar à peinture, dont les revenus sont estimés à 755 000 euros. Ce nouvel élément est, comme l’a récemment souligné le conseiller pour le développement territorial, la mobilité et le logement, José Luis Soro, une façon d’avancer vers l’aéroport en travaillant sur “toutes les activités impliquées dans le processus de l’avion”.
La semaine dernière, 96 avions étaient stationnés à l’aéroport et le nombre maximum d’avions immobilisés cette année est de 110, ce qui est bien supérieur à la moyenne d’environ 80 enregistrée dans les années précédant la pandémie; une croissance qui se reflète également dans les plans de son expansion future, pour laquelle près de 3 millions d’euros d’expropriations ont déjà été payés.
FITE, de 15 à 60 millions
Le FITE (Programme de promotion des investissements dans la province de Teruel), cofinancé par le gouvernement central et le gouvernement régional, est un fonds qui souligne le décollage de l’investissement dans la province. Lors de sa création, son budget était de 15 millions, alors que celui de cette année a déjà atteint 60 millions. Et, ajouté à ce qui a déjà été investi par les deux administrations tout au long de la législature actuelle, un investissement de plus de 292 millions d’euros aura été réalisé.
Ce fonds et ses allocations sont également utilisés pour parcourir les différents projets stratégiques de la province. Des initiatives telles que Galáctica, l’observatoire astrophysique de Javalambre, qui recevra 2,4 millions du FITE, ou le parc scientifique et de loisirs Dinópolis, qui recevra 2 millions. Cet espace a d’ailleurs attiré 51.246 personnes à son siège dans la capitale au cours des seuls mois de juin, juillet et août, et depuis qu’il a ouvert ses portes en 2001, 3.400.000 touristes l’ont déjà visité.
Signe de l’importance de ce centre dédié aux dinosaures, qui a commencé ses travaux en 2001, on estime que l’impact économique au cours de sa première décennie s’est élevé à 1.564 millions d’euros.
Les jeunes et la fibre optique
Les investissements dans la promotion des jeunes reflètent également l’évolution de la situation dans la province. Certains, annoncés pas plus tard que la semaine dernière, lorsque le président de l’exécutif aragonais, Javier Lambán, a été informé du projet de réouverture de la résidence Luis Buñuel de l’Institut aragonais de la jeunesse (IAJ) à Teruel, dans lequel 11,2 millions d’euros seront investis (4,3 millions d’euros, correspondant au FITE).
Ce projet vise à récupérer la résidence pour les étudiants universitaires ou en formation professionnelle et comprend une zone d’hébergement pour les jeunes qui visitent la ville et une autre zone de logement pour ceux qui cherchent à devenir indépendants. Il disposera également d’espaces pour le développement des entreprises et de zones polyvalentes ouvertes aux résidents.
En termes d’infrastructures, il convient de souligner les efforts déployés par des institutions telles que le DPT pour déployer la fibre optique dans une grande province qui ne compte pas moins de 236 communes. Son président a déclaré, dans une interview accordée à ce journal il y a un mois, que 100% des villes et quartiers de Teruel auront accès à ce service.
Tourisme et gastronomie, deux pierres angulaires de la qualité
L’une des marques les plus connues qui identifient le plus la province au-delà de ses frontières est le jambon de Teruel, un label qui est devenu la première appellation d’origine dédiée à ce produit en Espagne et qui, près de 40 ans après sa création, continue d’être une référence pour son excellent rapport qualité-prix.
Mais la gastronomie de Teruel ne se résume pas au jambon. En effet, la province est leader mondial dans la production et l’exportation de truffes noires (“tuber melanosporum“) et ses collecteurs et trufficulteurs ont déjà entamé les démarches pour la faire reconnaître par un sceau d’indication géographique protégée (IGP).
Et, plus loin, la province produit également du safran, des pâtés, des fromages comme le tronchón et, bien sûr, ses huiles d’olive, qui bénéficient de l’appellation d’origine protégée (AOP) Aceite del Bajo Aragón.
Ces attraits gastronomiques s’ajoutent aux attraits naturels et historiques d’une province qui possède des trésors tels que les chaînes de montagnes d’Albarracín et de Gúdar-Javalambre et l’architecture mudéjar que l’on peut apprécier dans la capitale elle-même. Ces enjeux se reflètent dans une industrie touristique en pleine croissance, avec de plus en plus de visiteurs en provenance de régions telles que le Pays basque et l’Andalousie et de pays tels que la France, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie, les États-Unis et le Mexique.
En résumé, et malgré les turbulences économiques et politiques qui ont secoué le monde ces dernières années, Teruel continue de se diriger vers un avenir prometteur. Car, comme le soulignait Rando il y a un mois, “le Teruel sombre et noir que certains ont peint comme une victimisation, s’avère n’être rien du tout“.