Le 14 décembre 2001, il y a tout juste deux décennies, l’Unesco a inscrit six monuments mudéjars de la province de Saragosse sur sa liste du patrimoine mondial, étendant ainsi la reconnaissance maximale qu’elle avait accordée 15 ans plus tôt au mudéjar de Teruel.
La Diputación de Zaragoza et le Territorio Mudéjar célèbrent aujourd’hui, mardi, le 20e anniversaire de la déclaration du mudéjar de Saragosse comme patrimoine mondial.
Qu’est-ce qui rend l’art mudéjar si spécial?
Elle découle de la coexistence entre chrétiens et musulmans au Moyen Âge, entre le 12e et le 16e siècle, le mudéjar est présent avant tout dans l’architecture et constitue un phénomène exclusivement hispanique qui a son coin préféré à Saragosse.
Palais, églises-forteresses, tours, cimborrios, toits… Saragosse est riche en art mudéjar, caractérisé par l’utilisation de matériaux peu coûteux comme la brique, le plâtre, la céramique et le bois.
Les historiens de l’art utilisent le terme Mudéjar pour désigner la survivance de l’art islamique dans l’Espagne chrétienne, un phénomène social et artistique unique dans la culture et l’histoire espagnoles.
Quels sont les six monuments mudéjars de Saragosse reconnus comme patrimoine mondial par l’Unesco?
- L’abside, le cloître et la tour de la collégiale de Santa María de Calatayud
- L’église de Santa Tecla à Cervera de la Cañada
- L’église de Santa María de Tobed
- Les vestiges mudéjars du palais de l’Aljafería
- La tour et l’église de San Pablo de Zaragoza
- L’abside, l’église paroissiale et la coupole de la cathédrale de Saragosse.
Cependant, l’unicité et la portée de ce style s’étendent à plus d’une centaine d’exemples de patrimoine dans des dizaines de municipalités de Saragosse, de sorte que le mudéjar est présent sur 85% du territoire de la province.
«On parle généralement de l’architecture chrétienne réalisée par les mudéjars, c’est-à-dire les musulmans restés sur le territoire conquis par la puissance chrétienne. Cependant, la réalité est que nous avons affaire à un phénomène beaucoup plus complexe qui trouve ses racines dans l’arrivée de la tradition islamique dans la péninsule ibérique depuis le VIIIe siècle et dont les influences ont pris leur propre forme à l’ère chrétienne entre le XIIIe et le XVIe siècle», explique la directrice de Territorio Mudéjar, Victoria Trasobares. «Le mudéjar est une rencontre entre l’art islamique et l’art chrétien, résultat de la coexistence des cultures dans l’Espagne médiévale. Un art qui représente la manifestation artistique la plus authentique de l’Espagne et qui a en Aragon, terre de frontières et creuset de cultures, son plus grand représentant», affirme cet expert en gestion culturelle et patrimoniale.