Cette année 2023 sera la troisième année où le festival Música Al Raso s’inscrit à nouveau sur la liste des festivals aragonais, en prélude à l’agenda chargé qui nous attend pendant l’été. Et il le fait, une fois de plus, avec une programmation très soignée et des propositions qui viennent de près ou de loin avec un point commun : leur qualité. Il commence ce jeudi 18 mai et se terminera le 15 juin. Ses deux points de référence se répètent : la scène Ibercaja de la Plaza San Bruno et la scène Ambar du Jardin d’hiver du parc José Antonio Labordeta.
Le talent de quatre femmes ouvre le festival ce jeudi 18 mai.
Le 18 mai, sur la scène de la Plaza San Bruno, se produira Ami Yerewolo, connue comme la rappeuse la plus importante du Mali et reconnue comme un jeune talent dans son pays et à l’étranger. Activiste et combattante, elle a fait la tournée des festivals du monde entier.
Un peu plus tôt, à 18 heures, heure de l’ouverture d'”Al Raso”, la scène sera occupée par Chata Flores d’Aragon, une représentante féminine du rap et du reggae dans la région. Afrobeat, boom bap, funky ou hardcore sont quelques-uns des autres rythmes maîtrisés par cette jeune artiste urbaine qui fait irruption sur la scène espagnole.
Cette première journée sera suivie par La dame blanche, le projet musical de la Cubaine Yaite Ramos, installée à Paris. Entre latin et urbain, cumbia et hip hop, la fille de Jesús “Aguaje” Ramos, directeur artistique de l’orchestre “Buena Vista Social Club”, a grandi près de la danse et du chant, mais c’est dans la capitale française qu’elle a pu partager sa musique avec des artistes du monde entier.
Las Ninyas del Corro, le duo barcelonais Felinna Vallejo et Laüra Bonsai, clôtureront la fête sur la place San Bruno en imprimant au rap classique des chansons engagées et leurs propres expériences. Dans leur dernier album, “Onna Bugeisha”, elles rendent hommage à “toutes les âmes des quartiers populaires”.
Susana Baca, Nina Persson et Cécile McLorin Salvant, quelques-unes des voix internationales
Le jeudi 25, la Plaza San Bruno sera consacrée à la musique roots, qui voyagera de l’Aragon au Pérou, avec deux propositions très différentes. À 19 h 30, Joaquín Pardinilla Sexteto, un groupe qui présente sa vision du folklore aragonais et de la musique traditionnelle, qui converge avec le jazz et le rock, ouvrira le concert.
Il sera rejoint à 21 heures par Susana Baca, l’un des noms les plus importants du folklore péruvien. Nombre des chansons de cette figure emblématique de la musique latino-américaine se nourrissent de l’oralité et passent du collectif à l’individuel, pour aborder d’une voix plus forte des questions telles que la situation des femmes, l’esclavage et le racisme.
Le mois de mai s’achèvera avec les prestations de Nina Persson et James Yorkston. La performance, qui débutera le 31 mai à 19h30, permettra à la chanteuse du groupe suédois emblématique The Cardigans d’enchanter le public avec le duo qu’elle forme avec l’auteur-compositeur-interprète folk écossais James Yorkston, avec un son affable accompagné d’un “certain esprit indomptable”.
Le vendredi 1er juin, Cécile McLorin Salvant, compositrice, chanteuse et plasticienne aux multiples facettes, investira la scène pour y déployer tout son talent. Élevée en Floride, de mère française et de père haïtien, elle a étudié la musique baroque et le jazz en France, deux genres qu’elle relie au blues et à la musique folklorique, mais aussi au théâtre et au vaudeville. Une occasion de découvrir le talent de cette musicienne qui a remporté trois Grammy Awards consécutifs du meilleur album de jazz vocal pour “The Window”, “Dreams and Daggers” et “For one to love”.
La Música Al Raso peut être écoutée au Jardín de Invierno, dont l’entrée est gratuite
Le festival culminera au Jardín de Invierno, situé dans le parc José Antonio Labordeta, avec trois dates, les jeudi 8, vendredi 9 et jeudi 15 juin de cette année, dont l’entrée est gratuite.
Le Fantastic Negrito, figure de proue du blues contemporain et lauréat d’un Grammy Award, fera ses débuts sur scène dans ce lieu. En 2015, cet Américain issu d’une famille de quinze enfants a réussi à remporter le “Tiny Desk Contest” organisé par la radio publique américaine, parmi près de 7 000 autres talents alors inconnus. “Blues with a punk attitude”, comme il se décrit lui-même, que l’on pourra écouter le 8 juin à partir de 21h30.
Le lendemain, à 22 heures, l’énergie du groupe grenadin Lagartija Nick fera irruption dans le Jardín de Invierno. Ce groupe de longue date, qui s’est réinventé au cours de trois décennies, est en tournée pour présenter son dernier album, El perro andaluz, dans lequel il rend hommage à Luis Buñuel et à son surréalisme.
Al Raso fermera le rideau le 15 juin, lors d’une soirée consacrée aux jeunes talents.
Elle débutera à 19 heures au Jardín de Invierno avec Rada Mancy, une jeune Vénézuélienne installée à Saragosse qui fuit les étiquettes et oscille entre pop alternative et musique urbaine. Elle poursuivra avec La Plazuela, un groupe grenadin qui réinvente le flamenco. Ils revendiquent leurs racines “avec un discours actuel et renouvelé, dont les principaux piliers sont le flamenco, la musique électronique et le nu funk”. Le festival se terminera avec Rojuu, un phénomène musical qui a accumulé des millions d’auditeurs sur Internet et qui est déjà apparu dans La Resistencia, l’émission de David Broncano. Un engagement en faveur des nouvelles sonorités qui séduisent les plus jeunes dans ce festival qui ne cesse de se tourner vers l’avenir.