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3 diciembre 2024

De Teruel au ciel : Tarmac fête une décennie à l’aéroport de Caudé

Le géant de la maintenance et du recyclage d’avions a doublé ses effectifs au cours des quatre dernières années et prévoit d’en faire autant au cours des quatre prochaines. Il aspire désormais à gérer le nouveau hangar, qui peut accueillir deux Airbus A-380.

L’aéroport de Teruel (PLATA) offre une image très particulière : une multitude d’avions bloqués, mais pas un seul passager. C’est la manifestation visuelle d’un modèle opérationnel réussi, dont l’un des axes centraux est le stockage, le recyclage et la maintenance des aéronefs. Tarmac s’est attelé à ces tâches depuis l’ouverture de l’aéroport il y a dix ans. Au cours de cette période, l’entreprise a connu une croissance qui, si les perspectives se réalisent, continuera à doubler ses effectifs au cours des quatre prochaines années.

C’est ce qu’affirme son directeur, Pedro Sáez, qui estime pouvoir doubler les 220 emplois actuels si les conditions sont réunies, comme la reprise du secteur après la pandémie et la possibilité d’opérer dans le nouveau hangar prévu à l’aéroport. Il s’agit d’un immense bloc en construction pouvant accueillir deux Airbus A-380, l’un des plus grands avions commerciaux au monde.

De bonnes perspectives

«Les perspectives sont bonnes», affirme M. Sáez à propos de l’avenir d’une entreprise qui a débuté à Teruel avec le recyclage d’avions, l’une des opérations qu’elle réalise et qui représente aujourd’hui «moins de 15 %» de son activité. Ce n’est pas parce que nous avons réduit notre activité de recyclage», précise-t-il, «mais parce que nous avons tellement augmenté les activités de stationnement, d’entretien et de mise en service que l’autre activité est devenue beaucoup moins importante».

Les origines de Tarmac remontent à 2007, lorsqu’elle est née d’un projet d’Airbus Group visant à rendre le recyclage des avions respectueux de l’environnement. Cette année-là, l’entreprise a ouvert son siège à Tarbes (France). Six ans plus tard, elle s’est installée à Teruel, un lieu qui répond aux exigences fondamentales des tâches qu’elle accomplit.

«Le climat est bon et le plus important est qu’il est loin d’un environnement salin et d’une zone désertique sablonneuse, des conditions qui ne sont pas favorables à la maintenance des aéronefs», explique M. Sáez.

L’infrastructure de Teruel offre également «une grande surface, avec un très grand potentiel de croissance». En outre, le consortium de l’aérodrome, composé du gouvernement d’Aragon et de la municipalité de Teruel, s’est montré «réceptif et très coopératif». «Ils se sont montrés très proactifs dès le début, en aidant au développement du projet», souligne le chef d’entreprise.

Stationnement, entretien et recyclage

C’est dans cet environnement que Tamac effectue ses trois principales tâches : le stationnement, le recyclage et l’entretien et la mise en service des avions. En ce qui concerne la première, M. Sáez précise qu’il ne s’agit pas simplement de laisser l’avion à l’arrêt et de l’oublier, bien au contraire : «Nous devons effectuer une conservation préalable dans un hangar, où nous devons graisser tous les trains d’atterrissage, les commandes de vol, changer l’huile du moteur, mettre du dessicant, couvrir tous les trous des pitots statiques, tous les hublots… c’est un travail très important». En fait, ces opérations peuvent représenter «plus de 2 000 heures de travail» sur des machines comme l’A-380.

Des tâches qui ne s’arrêtent pas là, mais qui prennent également la forme d’autres tâches périodiques hebdomadaires, bimensuelles, mensuelles, trimestrielles et semestrielles. «C’est une maintenance assez importante pour maintenir ce qu’on appelle la navigabilité, c’est-à-dire préserver, pour faire court, la sécurité de l’avion lors de sa mise en service», résume-t-il.

Le ciel de Teruel : dix ans de succès et de croissance de l’aéroport industriel

Mais leur tâche ne s’arrête pas là : lors de la remise en service de l’avion, les professionnels de Tarmac doivent effectuer un travail qui peut représenter «entre 1 000 et 2 500 heures» de travail pour chaque avion.

Avec le troisième axe de l’entreprise, le recyclage, les experts de l’entreprise parviennent à récupérer «plus de 92% du poids de l’avion», dont des métaux à usage industriel comme l’acier, l’aluminium et le titane. Avant cela, ils examinent une liste de matériaux récupérables, à savoir les «pièces de grande valeur» telles que le train d’atterrissage, les moteurs ou les commandes de vol, qui peuvent être utilisées comme pièces de rechange pour d’autres avions ou vendues.

Jusqu’à 125 personnes pendant la pandémie

Le rôle particulier de Tarmac dans l’industrie aéronautique a fait de cette entreprise et de l’aéroport de Teruel des acteurs importants pendant la pandémie car, étant donné l’arrêt de l’activité aérienne qui a accompagné la maladie, les avions avaient besoin d’un endroit où rester au sol. «Avant Covid, il y a quatre ans, nous avions 54 avionséronefs et, juste avant son arrivée, nous en avions 80», explique M. Sáez. Pendant la période de la pandémie, les installations de l’entreprise ont accueilli jusqu’à 125 avions.

En fait, au cours de l’année écoulée, Tarmac a connu «une forte réactivation de tous les avions qui sont venus ici», de sorte que l’activité de maintenance et de révision «a été incroyablement élevée». «L’ensemble de l’organisation a dû déployer d’énormes efforts pour être en mesure de fournir ce service, car la réactivation a été très sensible», souligne le directeur.

Dans le nouveau scénario, et avec la croissance que l’entreprise prévoit, la qualification du personnel est un aspect fondamental. En effet, des licences et des accréditations spécifiques sont requises pour ces tâches, même pour certains modèles d’avions ou de moteurs. Cette formation «de type» est réalisée par Tarmac en tant qu’agent agréé par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA), après l’arrivée des professionnels qui ont étudié dans des centres de formation professionnelle tels que Segundo de Chomón à Teruel.

Elle collabore avec cette école, où elle dispose de formateurs, et avec d’autres centres de formation en Aragon et en dehors de la région. Dans ce domaine, l’initiative visant à créer le diplôme d’ingénierie aérospatiale sur le campus de Teruel de l’université de Saragosse est «très intéressante» pour l’entreprise. «Nous sommes ravis de travailler avec tous les centres universitaires et de formation professionnelle d’Aragon afin de promouvoir la formation du vivier de talents locaux pour qu’ils puissent ensuite trouver leur destination naturelle chez Tarmac», résume-t-il.

L’avenir proche de l’entreprise concerne également le nouveau hangar de l’aéroport, qui est actuellement en construction et pour lequel l’entreprise va se porter candidate pour en assurer la gestion. «Nous allons certainement faire une offre, nous sommes intéressés par l’exploitation de ce hangar, c’est une possibilité qui nous permettra d’avoir une plus grande capacité pour offrir nos services», souligne M. Sáez à propos de cet espace gigantesque.

Pour se rendre compte de sa taille, il suffit de le comparer au hangar actuel, qui peut accueillir un Boeing 747, un avion dont l’envergure peut atteindre 70 mètres. Le nouvel espace pourra accueillir deux Airbus A380, dont l’envergure est de 80 mètres.

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