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18 noviembre 2025

Zaragoza, carrefour du jazz mondial : la 42e édition du Festival de Jazz allie racines afro-latines et avant-garde contemporaine

Zaragoza, ce joyau aragonais qui bat au rythme inconfondible de l’innovation culturelle, se prépare pour son rendez-vous annuel avec le jazz. Du 14 au 23 novembre 2025, la Salle Multiusos de l’Auditorium de la Princesse Leonor accueillera la 42e édition du Festival de Jazz de Zaragoza, un événement qui, année après année, s’impose comme un référent dans l’agenda ibérique et européen. Sous le slogan implicite du métissage afro-latin et des esthétiques contemporaines, ce cycle promet une affiche d’élite où convergent des légendes vivantes, des innovateurs audacieux et des héritages sonores qui transcendent les frontières. Avec des billets déjà en vente sur le site de l’Auditorium, Ibercaja et aux guichets, la Ville de Zaragoza invite à un voyage sonore qui célèbre non seulement le jazz, mais le réinvente.

Dans un panorama où le jazz se mondialise de plus en plus, cette édition se distingue par son équilibre entre tradition et expérimentation. Des artistes tels que le pianiste cubain Chucho Valdés, le saxophoniste new-yorkais Kenny Garrett ou la vocaliste texane Jazzmeia Horn apportent non seulement leur virtuosité, mais aussi des récits profonds : des racines afrocubaines au soul britannique avec des échos ghanéens. Et il y a également un clin d’œil aux nouvelles générations, avec des sessions familiales qui assurent la pérennité de ce genre éternel. Si Miles Davis avait foulé ces terres, il aurait sans aucun doute trouvé à Zaragoza une scène à sa mesure : vibrante, inclusive et débordante d’improvisation.

Un départ électrisant : Du blues de la Nouvelle-Orléans aux ancêtres sonores

Le rideau se lève le vendredi 14 novembre à 21h00 avec le début à Zaragoza de John Medeski’s Mad Skillet, un projet qui encapsule l’essence brute et urbaine du jazz contemporain. Medeski, le magicien de l’orgue Hammond et vétéran de formations telles que Medeski Martin & Wood, dirige ce quartet aux côtés de Will Bernard (guitare), Kirk Joseph (sousaphone) et Terence Higgins (batterie). Imaginez le groove contagieux de la Nouvelle-Orléans —ce sousaphone qui évoque les défilés de Mardi Gras— entrelacé avec des couches de blues électrique, de rock psychédélique et de R&B. Medeski, avec plus de trois décennies d’exploration des limites du jazz, a collaboré avec des icônes telles que John Scofield et Bill Frisell ; ici, son Mad Skillet promet une nuit de catharsis urbaine, idéale pour ceux qui recherchent un jazz qui transpire et danse.

La journée du samedi 15 poursuit la fièvre à 21h00 avec le Kenny Garrett Sextet et son album Sounds from the Ancestors (2019), récompensé par un Grammy du Meilleur Album Instrumental Jazz. Garrett, le saxophoniste qui a forgé son héritage aux côtés de Miles Davis dans les années 80 et avec Chick Corea dans les années 90, élève son quintette habituel en incorporant la vocaliste havanaise Melvis Santa. Sa voix, enrichie de nuances de son et de rumba, ajoute une dimension spirituelle à des thèmes rendant hommage aux racines africaines du jazz. Garrett n’est pas seulement un instrumentiste impeccable —son alto est un lament prophétique— ; il est un pont entre le hard bop et la world music, un musicien qui a influencé des générations par son engagement envers l’héritage africain. Cette performance sera un rituel sonore, un appel aux ancêtres qui résonnera dans les murs de l’Auditorium.

Le dimanche 16, à 20h00, la scène s’illumine avec Jazzmeia Horn et son quartet : Santiago Vázquez Viñas au piano, Ameen Saleem à la contrebasse et Enrico Morello à la batterie. Lauréate des prestigieux concours Thelonious Monk (2015) et Sarah Vaughan International Jazz Vocal (2016), Horn représente la voix du jazz féminin actuel : puissante, versatile et ancrée dans le gospel de son Texas natal. Son répertoire oscille entre balades murmurées et swings explosifs, avec des touches de hard bop rappelant Dinah Washington ou Abbey Lincoln. À 35 ans, Horn ne se contente pas de chanter ; elle compose des hymnes d’autonomisation comme Voice of the Drum (2021), où elle fusionne jazz et rythmes africains. Son passage par Zaragoza clôturera la première semaine avec une chaleur qui invite l’âme à danser.

Deuxième semaine : Soul renouvelé et un final éclectique

Après une brève parenthèse, le festival revient avec force le vendredi 21 à 21h00 grâce au Something Else Septet, un supergroupe qui ravive le soul-jazz des années 70 avec des arrangements frais et des solos enflammés. Sous la direction de Vincent Herring —saxophoniste alto et soprano qui a joué avec Art Blakey et Freddie Hubbard—, le septet inclut Wayne Escoffery (saxophone ténor), Freddie Hendrix (trompette), Dave Kikoski (piano), Paul Bollenback (guitare), Essiet Essiet (contrebasse) et Joris Dudli (batterie). Cet ensemble évoque l’époque des Jazz Messengers, mais avec un aspect contemporain : des grooves funky qui auraient pu séduire Grover Washington Jr. Herring, avec plus de 20 albums en tant que leader, est un gardien de l’héritage soul-jazz ; son énergie collective transformera la scène en un club new-yorkais des années 70, débordant de vitalité.

Le samedi 22 sera une journée double : à 18h00, la rencontre familiale Jazz for Kids / Jazz en Famille, dirigée par le contrebassiste local Dani Escolano, rassemblera de jeunes talents de 10 à 18 ans pour une immersion ludique dans le jazz. Escolano, figure clé de la scène aragonaise, promeut une improvisation accessible, transformant des standards comme «Take the A Train» en aventures interactives. À 21h00, le projecteur revient sur la grandeur avec Chucho Valdés en solo au piano. Le pianiste cubain, sept fois Grammy et six fois Latin Grammy, est un titane : fils du fondateur de l’Orchestre Cubain de Musique Moderne, il a révolutionné le jazz latino avec des albums comme Bilongo (1998). Son récital éclectique entrelacera des danzones afrocubains, des improvisations be-bop et des échos de Chopin ou des Beatles, tout en affichant un virtuosité qui semble défier la physique. Valdés ne joue pas ; il évoque l’île à chaque touche, un concert qui sera sans aucun doute le climax émotionnel du festival.

Le rideau final tombe le dimanche 23 avec Myles Sanko (heure à confirmer, autour de 20h00) et une autre session de Jazz for Kids à 12h00. Sanko, né à Accra (Ghana) et établi en France, est une âme polyvalente : chanteur, compositeur, producteur et même directeur de la photographie. Son jazz-soul, teinté de highlife ghanéen et de chanson française, distille la résilience dans des albums comme Stay Soul (2023). Avec une voix qui navigue entre le lament de Otis Redding et la chaleur de Gregory Porter, Sanko clôt le cycle avec une tapisserie culturelle qui unit l’Afrique, l’Europe et le jazz dans une célébration de la diaspora. Sa performance sera un point d’orgue poétique, nous rappelant que le jazz est avant tout un langage universel de la passion.

Un héritage qui transcende : Pourquoi Zaragoza et le jazz sont inséparables

Dans sa 42e édition, le Festival de Jazz de Zaragoza n’offre pas seulement une affiche étoilée —avec des abonnements hebdomadaires et généraux disponibles pour les budgets

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