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3 diciembre 2024

Daniel Rey: «Les affaires en Aragon sont dans un cercle vertueux, mais les choses ne se font pas toutes seules et l’IAF est là pour les faciliter»

Daniel Rey Saura (Saragosse, 1973), directeur général de l’Instituto Aragonés de Fomento (IAF) à partir d’octobre 2023, connaît bien le monde des affaires aragonais et espagnol, après une carrière au cours de laquelle il a occupé des postes de direction dans des entreprises aragonaises et nationales, dans des secteurs aussi divers que la technologie, le mobilier, le design de parcs de loisirs ou le vin. Daniel Rey, titulaire d’une licence en économie de l’université de Saragosse et d’un master en administration des entreprises et conseil fiscal, a commencé sa carrière professionnelle à Barcelone. Le nouveau directeur de l’institution publique aragonaise, dédiée à la revitalisation des entreprises de la région, appartient à la saga de l’entreprise aragonaise Muebles Rey, et a vécu à Barcelone, en Galice et à Londres. Daniel Rey a été président de l’Association des entreprises familiales d’Aragon de 2016 à 2019, membre du Conseil de la compétitivité d’Aragon de 2015 à 2019 et membre de l’Association des franchiseurs de 2011 à 2018.

Quels sont les défis que vous vous êtes fixés pour cette étape à la tête de l’IAF ?

Mettre l’accent sur les entreprises. Être à leur écoute et dynamiser le tissu économique aragonais.

Quels sont les principaux axes de travail de l’IAF pour cette période ?

L’IAF, qui fait partie du département de l’économie, de l’emploi et de l’industrie du gouvernement d’Aragon, doit se consacrer principalement à deux choses. D’une part, il s’agit d’assister et d’aider toute entreprise aragonaise qui a besoin du soutien de l’administration. L’autre est d’être un outil de revitalisation du tissu économique de l’Aragon, avec des projets stratégiques, des initiatives de toutes sortes qui peuvent aider la région. Afin de faire de l’Aragon une région économiquement plus durable en termes de compétitivité, ce qui facilite la structuration du territoire et de l’emploi.

Au cours de votre carrière professionnelle, vous avez travaillé pour différentes entreprises et multinationales, ce qui vous permet de connaître de première main la réalité des entreprises en Aragon et dans le reste de l’Espagne. De votre point de vue, quelles sont les principales faiblesses et opportunités auxquelles les entreprises aragonaises sont actuellement confrontées ?

Ayant été ici et en dehors de l’Aragon, ayant connu l’entreprise familiale et les différents secteurs, je vois que nous avons une opportunité en or. L’Aragon se trouve dans un cercle vertueux, ce qui ne veut pas dire que les choses vont se faire toutes seules, ni que le succès est garanti. Mais je crois que nous disposons d’une série de secteurs traditionnels et émergents qui se trouvent à un moment clé et dont l’activité se développe à un niveau très élevé. Les chiffres des exportations battent des records : les exportations aragonaises ont augmenté de 6,3 % par rapport à l’année précédente en janvier, atteignant une valeur de 1 412 millions d’euros, ce qui représente le meilleur mois de janvier de l’histoire, selon les données du ministère de l’économie, du commerce et de l’entreprise. De plus, la stabilité qui existe dans cette région au niveau public et privé favorise le développement de cet investissement. Je pense donc que nous disposons du cadre et des ingrédients adéquats pour continuer à faire de cette région un territoire compétitif, innovant et en pleine croissance. Quant au «doit», peut-être que nous, Aragonais, devons y croire davantage, donner plus de visibilité à ce que nous avons et mieux communiquer les nombreux projets d’entreprise innovants et de premier plan qui existent dans cette région.

En ce qui concerne les chiffres d’exportation que vous mentionnez, pensez-vous que les entreprises aragonaises sont exportatrices ?

Oui, et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les petites, moyennes et grandes entreprises de la région obtiennent de très bons résultats à l’exportation. Les secteurs qui ont le plus exporté en janvier 2024 sont l’automobile (avec une valeur d’exportation de 514,3 millions d’euros, soit 36,4 % du total), l’alimentation, les boissons et le tabac (avec une valeur d’exportation de 302,7 millions d’euros, soit 21,4 % du total) et les biens d’équipement (avec une valeur d’exportation de 187,6 millions d’euros, soit 13,3 % du total).

En outre, les entreprises aragonaises disposent de mécanismes de soutien au sein du département, comme Aragon Exterior, qui fait un travail fantastique pour soutenir les entreprises qui sont compétitives à l’étranger, ou qui veulent aller à l’étranger pour être compétitives, y compris en attirant des investissements étrangers dans cette région. Il ne fait aucun doute qu’il est essentiel d’aller à l’étranger, en particulier lorsque le marché d’Aragon est de taille limitée.

L’Aragon est un centre logistique et technologique situé à 300 kilomètres de quatre autres centres économiques nationaux : Madrid, Barcelone, le Pays basque et Valence. Quel est l’avantage compétitif de l’Aragon par rapport à d’autres centres nationaux pour l’implantation d’entreprises ?

L’accès à plus de 70 % du PIB espagnol dans un rayon de 300 kilomètres est essentiel. De plus, la stabilité de ce territoire favorise le développement et la traction des projets d’entreprise, et nous sommes un territoire avec des ressources naturelles, de l’énergie verte, ce qui favorise également ce développement.

L’IAF soutient à la fois les entreprises consolidées et l’entrepreneuriat. Que diriez-vous à quelqu’un qui envisage de partir de zéro et de créer une entreprise en Aragon ?

Je dirais que l’administration n’a pas une mentalité interventionniste, mais facilitatrice. En d’autres termes, l’initiative doit être privée. L’administration doit fournir le meilleur cadre réglementaire, fiscal et bureaucratique possible. Et elle doit soutenir l’initiative privée lorsqu’elle en a besoin, ou dans les domaines où l’intervention publique est stratégique pour faciliter ce modèle concurrentiel durable. Quoi qu’il en soit, je dirais à l’entrepreneur qui a une idée d’entreprise qu’il peut la mettre en œuvre et qu’il existe de nombreuses ressources de soutien dans cette communauté. Je leur dirais également de s’adresser à nous, à l’une de ces entités qui sont là pour les aider. Nous disposons en effet de nombreuses ressources, en termes de conseils, de soutien et d’aide, qui peuvent vous aider à démarrer.

Quelles sont les plus grandes difficultés rencontrées par un entrepreneur au début de son activité ?

La plus grande difficulté, comme pour tout dans la vie, c’est de savoir se relever quand on tombe. Bien sûr, il faut avoir une bonne idée d’entreprise, mais il faut aussi être tenace et savoir où l’on veut arriver. Et pour cela, il faut travailler tous les jours, être concentré, essayer encore, et s’entourer (toujours) de bons compagnons de route.

L’Aragon est-il une terre d’entrepreneurs ?

Oui, et nous devons l’être davantage. Et surtout, nous devons donner de la visibilité à ce qui existe déjà.

Outre le soutien aux entreprises consolidées et à l’esprit d’entreprise, l’IAF dispose de programmes de soutien aux franchises.

Oui, nous avons un plan de franchise qui aide les entreprises d’Aragon à se développer sous forme de franchise. Il y a actuellement 56 franchises en Aragon et 27 ont vu le jour grâce à ce plan. Outre les franchises, nous avons des programmes de soutien aux entreprises familiales, à la formation… mais nous voulons nous concentrer sur les programmes qui sont stratégiques et moteurs, sans négliger une seule entreprise du secteur émergent ou du secteur traditionnel qui a besoin de l’aide de l’administration. Nous travaillons sur des projets qui contribuent à perméabiliser l’arrivée de centres de données sur le territoire, à soutenir des projets d’entreprises basés sur la technologie et à faire de la technologie un outil de transformation du secteur traditionnel. Nous parvenons ainsi à donner plus de visibilité à l’écosystème numérique, ce qui est essentiel pour attirer de nouveaux investissements et des talents. Nous travaillons également sur des programmes de croissance et de compétitivité. Nous pensons que la croissance est essentielle si nous voulons être une région et un pays plus productifs. Et il ne fait aucun doute que pour y parvenir, nous devons nous engager en faveur de l’innovation, et cette innovation est étroitement liée à la technologie. Nous travaillons également sur des programmes de professionnalisation des PME, ce qui est essentiel en termes de gestion et de planification stratégique.

L’IAF participe également en tant que partenaire ou coordinateur à différents projets cofinancés par des fonds communautaires.

Nous pouvons parler de l’Aragón European Digital Innovation Hub (EDIH) que nous développons avec l’ITA et d’autres institutions. Il s’agit d’un programme dans lequel l’Aragon est une référence au niveau national et européen. Il s’agit de programmes qui visent également à promouvoir l’employabilité des jeunes sur le marché du travail, avec un format assez disruptif, et de manière plus ciblée sur différents secteurs dans lesquels nous recevons des fonds européens et nous essayons de les faire parvenir au tissu productif de la manière la plus alignée possible avec l’objectif de faciliter un tissu économique compétitif.

Dans cette ligne de compétitivité que vous mentionnez, il y a aussi la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Les entreprises aragonaises ont-elles intégré la responsabilité sociale des entreprises ?

La vérité est que oui, elle est très intégrée dans le tissu productif, et elle apporte une valeur ajoutée. Près de 1 500 entreprises ont déjà obtenu le label de responsabilité sociale d’Aragon, décerné par le gouvernement d’Aragon en collaboration avec les partenaires sociaux UGT Aragon et CCOO Aragon et les organisations d’entreprises CEOE Aragon et CEPYME Aragon. Nous disposons également d’un programme d’excellence, axé non seulement sur la qualité, mais aussi sur la formation avancée et la professionnalisation. Dans toute entreprise, il est nécessaire de travailler non seulement sur le court, le moyen et le long terme, mais aussi sur l’équilibre entre les différents domaines de gestion et d’action au sein de l’entreprise. Ce que nous essayons de faire, c’est de soutenir les secteurs dans lesquels il y a le plus grand besoin de PME dans cette région.

L’IAF a été fondé en 1990, et depuis, il a été le témoin de la transformation économique et sociale de la région. Au cours de ces 34 années, quelles sont les étapes économiques les plus importantes qu’a connues l’Aragon ?

L’IAF a fait beaucoup de choses au cours de ces trente années : développement de projets moteurs, notamment en termes d’infrastructures, et développement d’initiatives sur le territoire, en mettant l’accent sur la structuration et l’emploi. Et nous devons continuer à travailler dans ce sens. Des parcs technologiques ont été développés, Dinópolis à Teruel en est un bon exemple, les stations de ski… Bravo à tout cela.

Mais les temps changent, l’environnement économique n’est pas le même, le tissu productif n’est pas le même, l’écosystème des entreprises n’est pas le même, et nous devons nous adapter aux temps nouveaux et travailler, de notre point de vue, avec plus de spécialisation, de manière plus collaborative avec tous les agents.

Emprender en la escuela, Desafío Aragón ou Concurso Idea font partie des projets de l’IAF visant à promouvoir l’esprit d’entreprise en Aragon. Quels sont vos objectifs à cet égard ?

Nous nous consacrons aux entreprises d’Aragon, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes. J’ai travaillé dans le monde de l’entreprise et je sais que ce sont surtout les petites entreprises et les micro-entreprises qui ont le plus besoin du soutien des entités de l’écosystème entrepreneurial. Cela ne signifie pas que nous sommes également à la disposition des grandes entreprises. Je crois que le nombre d’entreprises qui participent aux programmes d’entrepreneuriat, de formation, de responsabilité sociale, d’excellence, de franchise, d’entreprises familiales… est impressionnant. Et surtout, plus que la quantité, nous recherchons la qualité. Nous voulons soutenir les entreprises là où elles en ont besoin et là où elles nous le demandent, à la fois de manière proactive et réactive.

Vous êtes à la tête de l’IAF depuis cinq mois, pouvez-vous nous dresser un bilan de cette expérience ?

J’ai rejoint ce projet pour le défi et l’équipe. Pour le défi de faciliter l’initiative privée et de favoriser le développement économique de la région, l’emploi et la structuration du territoire, dans une perspective non interventionniste, mais plutôt facilitatrice. Et bien sûr avec un esprit et une mentalité de collaboration et de mise en commun des ressources. Et j’y suis arrivée aussi grâce à l’équipe, dont je suis fière de faire partie, avec des compétences, de l’enthousiasme et des idées.

Quel serait l’objectif de l’IAF pour cette période ?

Nous travaillons sur plusieurs fronts, mais il y en a un que nous considérons comme très important : en tant qu’administration, nous accompagnons l’entreprise là où elle en a besoin. Cela signifie être un centre de dialogue et d’aide visible et clair pour les entreprises.

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